mardi 21 septembre 2010

Entrevue avec les Grandes Gueules...

De passage dans la région du Suroît pour le tournage de l’émission La Petite Séduction, les Grandes Gueules ont gentiment accepté de répondre à mes questions. Voici donc un avant goût de ce que vous verrez et apprendrez lors de celle-ci!


a) Expliquez-nous dans un premier temps votre réaction lorsque vous avez appris que vous participeriez à l’émission La Petite Séduction, animée par Dany Turcotte, et dans un deuxième temps comment vous avez réagi quand vous avez su que le tournage se tiendrait à Saint-Anicet? Connaissiez-vous ce village?


Mario Tessier : Moi , la seule référence que j’avais avant de Saint-Anicet, c’est que c’était à 20 minutes de Valleyfield! Mais, quand je suis arrivé dans le coin j’ai trouvé ça m a g n i f i q u e . Premièrement, en entrant au Club de golf de Saint-Anicet, il y avait un écriteau qui affichait « Bienvenue aux Grandes Gueules » et c’était très plaisant. On est très excités de faire La Petite Séduction car c’est une émission qu’on regarde. Moi, j’adore ce « show » là et je ne le dis pas juste parce que Dany est à côté de moi (rires) mais parce que c’est vrai. Sérieusement, c’est une émission très plaisante parce que tu te fais gâter pendant deux jours et qu'ils construisent des activités en fonction de tes goûts et préférences, alors c’est merveilleux!


José Gaudet : J’étais très content aussi, je savais très bien c’était où Saint-Anicet. Je savais que je m’en allais dans le coin de l’Auberge Sacacomie en Mauricie (rires). J’ai vraiment pensé au départ que cette municipalité se trouvait en Mauricie, mais trois heures plus tard, je suis arrivé ici et j’ai adoré ça! L’accueil des gens a été extraordinaire.


b) Bien que le tournage ait débuté le 17 septembre dernier pour l’équipe, vous n' êtes arrivés dans la région que le samedi (18 sept). Décrivez-nous, en trois mots chacun , les qualités que vous donneriez à la municipalitéde Saint-Anicet?


José : Fierté, car les gens sont fiers de leur coin et le montre bien, chaleureuse et la vue, parce qu’elle est magnifique! Je sais que ça fait plus de trois mots, mais j’ajouterais aussi que ce que je trouve d’impressionnant ici c’est que tu as le bord de l’eau et la campagne, mais réunis, alors que d’habitude c’est toujours l'un ou l’autre. Mais ici tu as les deux.


Mario : Accueillante, chaleur humaine et bien-être, car on se sent bien ici!


Dany Turcotte : Shooter (rires) !


c) Finalement, avez-vous une anecdote, un souvenir de tournage de la journée du samedi ou encore visité un endroit qui vous a particulièrement marqué et que vous pourriez partager avec nos lecteurs pour leur donner le goût d’écouter l’émission de La Petite Séduction dans laquelle vous figurez?


Mario : Sans contredit, les activités qu’ils nous ont fait faire en parallèle comme l’ouverture de l’émission. Je pense que ça va être trippant à regarder, parce qu’ils ont réuni nos passions, mais sur deux rues différentes et notre arrivée à l’émission sera tout un début d’émission!


José : Dany est là! Alors, juste ça c’est déjà une très bonne raison (rires). Moi j’inviterais les gens à regarder mon visage quand Dany m’annonce et que je réalise que je vais conduire la plus grosse moissonneuse batteuse de la région et même de la province. Je crie comme si j’avais 5 ans et que je voyais arriver une nouvelle bicyclette neuve! C’était un moment intense. J’ai oublié que j’étais un humoriste quelques instants. Je n’étais plus en train d’essayer de penser à quoi la scène aurait l’air, tout ce que je voulais c’était de conduire le monstre! C’était vraiment cool!

lundi 30 août 2010

Entrevue avec l'ambassadeur de la municipalité de Rigaud: Gildor Roy!


L’animateur, chanteur et comédien Gildor Roy est à l’image de la municipalité de Rigaud, dont il est en quelque sorte l'ambassadeur, soit simple, intéressant, chaleureux, attachant et unique. L’artiste , qui a célébré son 50e anniversaire de naissance en mai dernier, a accepté de partager ses craintes, ses joies et ses projets d’avenir avec les lecteurs du BelleVie50+.


M-C. P: M. Roy, vous avez célébré le 11 mai dernier, votre cinquantième anniversaire de naissance. On dit souvent que lorsqu’on atteint cet âge, on se remet enquestion, on fait un bilan de sa vie personnelle et professionnelle, de ses accomplissements et de ses regrets. En avez-vous fait un ?


En fait, oui j’ai fait un bilan, mais à 40 ans, parce que j’appréhendais beaucoup plus 40 que 50 ans. Finalement, je dois avouer que les dernières années ont réellement été les plus belles années de ma vie ! C’est certain que comme tout le monde, j’ai des regrets. Mais je ne m’en fais pas outre mesure avec ça. Je suis content et fier de mes enfants et de ma femme, j’habite à Rigaud où j’ai été élevé, je trouve ça cool, c’est une belle place, j’ai peu d’amis, mais j’en ai des bons et j’ai travaillé fort tout au long de ma vie pour avoir ce que j’ai aujourd’hui! Alors,pourquoi m’en faire avec le passé?


M-C. P: Depuis quelques années, on vous connaît surtout comme un comédien et un animateur. Toutefois, vous êtes également chanteur. Vous avez même remportéle Félix de l’album country-folk en 1992 pour votre tout premier disque en carrière intitulé « Tard le soir sur la route».Pourquoi avoir délaissé la musique depuis quelques années pour vous tourner vers l’animation?


En fait, j’ai toujours été très chanceux, je te dirais que je n’ai jamais pris de décisions officielles, j’ai plus suivi le mouvement et mon instinct. On m’offrait des jobs et je me disais, je vais essayer! La 1ère fois qu’on m’a offert d’animer, c’était il y a longtemps àTélé-Québec et j’avais été très surpris. Je ne pensais pas pouvoir le faire! Il n’y a pas grand monde qui veulent animer le matin car ils doivent se lever extrêmement tôt. Je me lève à 2h30 quand j’anime Le Show du matin ! C’est intense, mais je prends une routine de vie particulière.Je me couche en même temps que ma fille de 9 ans à 20h30. Je me couche de bonne heure, j’ai une vie «straight» et mon épouse aime bien ça (rires). Ça fait une belle vie de famille.


M-C. P: Vous êtes né en Abitibi, mais avez été élevé dans la municipalité de Rigaud,où vous vivez encore aujourd’hui. Était-ce important pour vous d’élever vos enfants dans la ville qui vous a vu grandir? Pourquoi êtes-vous demeuré à Rigaud? Avez-vous un attachement particulier pour cette ville?


L’idée n’était pas qu’ils soient élevés dans le même contexte que moi, c’est plutôt que j’ai réalisé que ça ne me tentait pas d’élever des enfants mulâtres à Montréal, à cause du racisme et des gangs de rues. On a donc déménagé à Rigaud et quand Ingrid a accouché. Il y a 17 ans, il y avait très peu de latinos à Rigaud. Quand nous sommes déménagés dans notre rue, il y avait un petit gars de 2 ans qui a eu peur de ma femme la première fois qu’il l’a vu parce qu’elle était de couleur! C’était quand même dans les années 90. On avait bien ri de ça! Maintenant, c’est beaucoup plus ouvert, l’été passé, il y a même eu un Festival latino à Rigaud. C’est peut-être très égoïste, mais je ne voulais pas avoir de problème pour élever mes enfants et en plus j’haïs Montréal. C’est plaisant pour lejet-set, mais je ne resterais jamais là-bas! J’aime mieux être dans le bois que dans le coeur de l’action!


M-C. P: Votre père Gildor Roy senior, a d’ailleurs été maire de Rigaud de 1991 à1995. Il a été très impliqué dans la communauté lorsqu’il occupait le rôle demaire. Avez-vous déjà songé à faire le grand saut en politique pour suivre les traces de votre paternel?


Oui, mais pas maintenant! Actuellement, je n’ai pas le temps. Mais, honnêtement ça fait très longtemps que j’y pense et on m’en parle souvent, étonnamment et pas juste à Rigaud! C’est quelque chose qui est très difficile, mais c’est certain que ça m’intéresse beaucoup. Je suis encore jeune par contre, alors peut-être dans quelques années!


M-C. P: Plusieurs comédiens québécois s’inquiètent à l’approche de la cinquantainesous prétexte qu’il y a moins de rôle qui s’offrent à eux et de manquer de travail.Avez-vous cette crainte face à la cinquantaine?


Je te dirais que ce problème-là touche plus les femmes et pas juste les comédiennes, mais les présentatrices de nouvelles, les journalistes et même les présentatrices météo. Pour ma part, je ne m’inquiète pas outre mesure. Cependant, je m’inquiète beaucoup pour les femmes. Je ne comprends mal pourquoi on engage des jeunes actrices pour faire des rôles de femmes plus vieilles! C’est le plus gros mystère sur terre ! Je me demande aussi qui a dit qu’il faut que les filles soient maigres pour faire du cinéma et être à la télé ? Moi, je cherche le gars qui a décidé ça! Je me demande qui a décidé que tel morceau de linge est à la mode ou que tel type de femmes est mieux que tel autre? Ça m’achale, ce genre de choses-là! C’est pour cette raison que je ferais de la politique, pour aller au fond des choses et découvrir qui décide des choses comme ça et les mettre dehors! (rires)


M-C. P: La cinquantaine est aussi unsynonyme de retraite pour plusieurs.Commencez-vous à songer à celle-ci et avez-vous des projets en tête lorsque le temps viendra d’accrocher votre micro?


Je dis souvent à ma femme que je vais prendre ma retraite dans deux ans et qu’on va partir en République Domicaine et que là-bas on va planter des fleurs, aller à la plage et rien faire de nos journées , mais elle me dit qu’on ne serait pas capable! En vacances, ça va, je décroche car je sais qu’il y a une date où je vais recommencer à travailler alors c’est correct. Mais n’avoir rien devant moi, rien à faire? Je ne crois pas que je serais capable un jour. Un des luxes de notre travail est de pouvoir décider de notre horaire. Si on t’appelle pour un film, tu travailles 20 jours et après c’est terminé. Dans ce sens-là, tu n’es pas obligé deprendre ta retraite, tu peux juste faire plusieurs petits contrats qui te tentent!


M-C. P: Jusqu’à présent, quelle est ou quelles sont les plus belles réalisations de votre vie au niveau professionnel?


C’est certain que le rôle de Germain dans Km/h a été très marquant pour moi. Ça été une belle expérience. On avait vraiment du fun. Des fois, on se demandait si on allait vraiment dire ou faire telle chose, c’était tellement ridicule ! Je suis très fier de ça. Je suis aussi très fier du vieux film Requiem pour un beau sans coeur, j’étais bien bon là-dedans! Il y avait une série qui s’appelait Grands Procès et j’ai tenu le rôle d’un tueur dans une des émissions et honnêtement et humblement, j’étais bon en tabarnouche là-dedans! C’était horrible, parce que je jouais le rôle d’un tueur, mais je suis très fier de ma performance. Une autre chose de laquelle je suis bien fier, c’est Le show du matin, que j’anime présentement. On est une belle gang. Je suis aussi content d’avoir réussi à chanterà Montréal avec mon père dans un spectacle. Il faut dire que lorsque j’accepte un travail, je le fais pour le plaisir que ça va m’apporter et pas pour l’argent ou la notorité que le contrat va m’apporter, alors je dois dire que je ne me suis pas trompé souvent et que j’ai très peu de mauvais souvenirs.


M-C. P: Au cours de la 1ère partie de votre vie, vous avez vécu plusieurs événements marquants tant du côté personnel (votre mariage, la naissance de vos enfants) que du côté professionnel (vos rôles à la télé,au cinéma, au théâtre et votre carrière de chanteur). Que peut-on vous souhaitez pour la seconde partie de votre vie ?


La santé! J’ai très peur de la mort et de mourir. Quand mon père est décédé, toute la famille était près de lui et souvent on entend dire que c’est un beau moment et pourtant, je ne trouve pas ça beau! Il n’y a rien de positif là-dedans. C’est terrible, tu dis au revoir à quelqu’un que tu aimes en sachant que tu vas oublier sa voix, etc. Bref, j’aimerais ça mourir une fois que je saurai que mes enfants sont corrects.J’aimerais ça faire l’Europe au complet avec ma femme, ça fait tellement d’années qu’on se le promet! Du point de vue professionnel, je te dirais que la chose que j’aimerais vraiment faire avant de partir, c’est de réaliser le scénario du film que j’ai écrit il y a quelques années déjà. Je vais le ressortir l’année prochaine pour le peaufiner. J’aimerais vraiment juste le réaliser, sans jouer dedans, juste passer de l’autre côté de la caméra.


En terminant, j’aimerais remercier Gildor Roy pour sa gentillesse et sa disponibilité de même que le Restaurant Club Touriste de Valleyfield pour l’accueil.


Crédit photo: Monic Richard


mardi 8 décembre 2009

Entrevue avec Louise Cousineau


Hommage à mon mentor: La journaliste Louise Cousineau!

Avez-vous déjà eu dans votre vie quelqu’un qui vous a influencé positivement et avec qui vous partagé une relation très spéciale? Aujourd’hui est une journée très importante pour moi, parce que la personne avec qui j’ai réalisé cette entrevue fait partie de cette catégorie. En effet, l’ancienne chroniqueuse de La Presse, Louise Cousineau est en partie responsable de mon choix de carrière. À 17 ans, elle m’a prise sous son aile et m’a fait réaliser que le journalisme est le plus beau métier du monde! En plus d’avoir joué le rôle de coach, de mentor et de guide dans ma carrière, elle joue aussi celui d’amie, de confidente et de conseillère dans ma vie. Rencontre avec une femme intéressante et intègre qui est un modèle pour la jeune journaliste que je suis!

MCP-Vous avez commencé à travailler dans le domaine du journalisme de façon assez originale, soit en tombant d’une montagne. Expliquez-nous exactement les circonstances de l’accident qui a changé votre destin à jamais?

À 18 ans, je suis partie une fin de semaine complète au Mont Washington avec des amis. Le lendemain de notre arrivée, nous avons décidé de faire de l’escalade sans équipements! Tout a bien été pour la montée, mais on ne peut pas en dire autant de la descendre. Pour faire une histoire courte, disons que j’ai perdu pied et que je suis tombée de 2000 pieds de hauteur! Bien sûr, j’étais blessée (tous les ligaments de mon corps étaient brisés) et je suis revenue chez ma mère à Montréal qui prenait soin de moi. Mon voisin d’en dessous était optométriste et il a parlé de mon aventure un jour à un de ses clients journaliste. Il a été impressionné et lui a demandé mes coordonnées pour avoir une entrevue. Durant celle-ci, le journaliste m’a demandé ce que je voulais faire dans la vie et j’ai répondu comme vous! Depuis ce temps-là, je n’ai jamais fait autre chose de ma vie!

MCP- La majorité des personnes âgées de 50 ans et plus vous connaisse comme une chroniqueuse télé ayant travaillée pour le quotidien La Presse. Décrivez-nous en quoi consistait votre travail exactement et combien d’heures y consacriez-vous?

Dans mon livre à moi, un bon chroniqueur télé se doit de voir toutes les nouvelles émissions et séries, afin d’évaluer si cela s’améliore ou se détériore. Finalement, je travaillais 7 jours sur 7. Je n’ai jamais compté mes heures, mais quand on aime ça, on aime ça! Peu à peu, je me suis faite une réputation. Saviez-vous que le travail de chroniqueur télé à La Presse a passé très proche d’être aboli après le départ de la personne qui occupait ce poste parce qu’il était en conflit d’intérêt? Mon patron hésitait à rouvrir le poste et encore plus à ce que j’applique dessus. Entre temps, les journalistes de La Presse sont tombés en grève et là on pouvait faire les chroniques qu’on voulait. J’ai donc fait mes premières chroniques télés au Quotidien Populaire. En revenant, j’ai postulé sur le poste de chroniqueur télé, qui était un poste défini dans la convention collective. Mon patron de l’époque m’a dit quelque chose qui m’a tellement insultée soit : pas question que je mette une bonne journaliste pour couvrir les niaiseries de la télévision! Nous nous sommes mis d’accord pour que j’aie une période d’essai de 6 mois et il a constaté par la suite que j’avais un certain succès et que mes chroniques étaient lues. J’ai fait ça avec un immense bonheur pendant toutes ces années-là!

MCP- Est-ce que le fait que vous deviez parfois blesser certains ou certaines artistes en les critiquant de façon négative, pesait-il lourd sur vos épaules parfois ou si vous avez fini par vous en accommodez ?

C’est toujours lourd à porter, je ne suis pas une personne qui aime faire de la peine. Mais, quand tu es critique et que tu vois des émissions abominables tu te dois de le dire! On ne fait pas ce métier-là pour se faire aimer. On doit avoir un tempérament spécial pour faire ce métier. On doit être capable d’entrevoir une vie où on n’aura aucun ami dans la «business». Les gens vont être polis avec toi parce que tu es journaliste, mais ça va s’arrêter-là! Il faut être capable de dénoncer les choses controversées du métier sans avoir peur aux poursuites. Parce que quand on a peur, on ne fait pas grand-chose!

MCP- En tant que chroniqueuse télé, vous aviez accès aux nouvelles séries télé avant tout le monde, comment était-ce d’être payer pour regarder la télé?

C’est extraordinaire. Il y a des jours où on trouve qu’on n’est pas assez payé tellement c’est mauvais. Je l’ai souvent dit en blague, mais sérieusement, je n’ai jamais été assez payé pour le nombre d’heures où je la regardais. C’est agréable jusqu’au moment où tu as des invités à la maison un dimanche soir et que tu dois les mettre dehors pour écouter un programme ou que tu dois regarder une émission mauvaise et qu’ils savent que tu dois l’écouter jusqu’à la fin et qu’ils sacrent leur camp avant! Ça faisait des froids parfois. Mais, c’était très agréable d’avoir les émissions d’avance surtout pour des séries. Il y a des plus et des moins dans ce métier-là. La venue de l’enregistreur numérique a changé ma vie et mon métier! On sauve du temps et de l’espace avec ça. Vive la technologie!

MCP- Vous êtes actuellement en congé de maladie depuis un certain temps déjà. Est-ce que le mot retraite commence à avoir une signification pour vous?

Oui. Depuis que je suis en congé de maladie, j’ai plus le temps de profiter un peu de la vie, malgré mes nombreux bobos. Je vois mes petits-enfants quand je veux et je n’ai plus assez de temps dans mes journées. Ça fait des années que je suis déménagée et je recommence à déballer des boîtes. Je trouve des livres que je n’ai jamais lus, des disques que je n’ai jamais écouté, etc. C’est sûr que je m’ennuie de mon métier, de faire des chroniques, de mes lecteurs, mais en même temps je ne retournerais pas. Toute ma vie à l’époque était concentrée sur mon travail. Alors ça fait du bien, de profiter un peu de mon temps libre et de faire des choses qui m’intéressent et que je n’ai jamais eu le temps de faire! À 72 ans, je crois que j’ai le droit!

MCP- Vous et moi avons une relation particulière de type mentor/mentoré et vous avez influencé de façon directe mon choix de me diriger en journalisme. Avez-vous vous aussi été guidée ou coachée par un journaliste de renom au début de votre carrière ou qui est la personne qui a joué un rôle essentiel dans votre choix de carrière?

Oui, c’est sans contredit le journaliste qui est venu me passer en entrevue après ma chute. J’ai toujours rêvé de devenir journaliste, mais je ne savais pas comment procéder pour y arriver. Je n’avais pas de journaliste dans ma famille. Ça vraiment été mon accident qui a été l’élément déclencheur à ma carrière. Je n’en reviens pas encore! Je remercie Guy Lemay (qui doit sans doute être mort aujourd’hui) car il a cru en moi et Jean-Charles Harvey, le grand écrivain de gauche qui prenaient les textes que j’écrivais et qui les recorrigeait. Les mots de trop tombaient, les qui et les que, ça sortait tellement épuré. Quel grand homme! C’est rare de rencontrer des personnes qui ont une influence comme celle-là dans une vie. On doit remercier la providence quand ça arrive!

MCP- Lorsque vous prenez du recul et que vous regardez votre carrière dans sa totalité, de quoi êtes-vous la plus fière?

C’est difficile à dire, mais je crois que c’est d’être resté intègre. Je n’ai jamais fait de compromis là-dessus. Je sais que j’ai fait de la peine à du monde, mais je me devais de le dire. Sinon, j’aurais perdu mon respect de moi-même. J’ai toujours essayé de critiquer négativement une œuvre, mais jamais une personne. J’étais capable de reconnaître que tel acteur avait été mauvais dans telle œuvre, mais que dans telle autre il était exceptionnel! Il ne faut jamais mépriser quelqu’un ou l’écraser. Il y a des gens qui le prennent très mal, très personnel. Je me suis déjà fait accosté au guichet automatique à 1h00 du matin près de chez nous par un ancien réalisateur de Radio-Canada que j’avais critiqué négativement et qui m’en voulait encore. On a jasé et finalement, je m’en suis sortie sans égratignure!

MCP- Comment réagissez-vous quand on parle de vous de façon négative ou qu’on vous caricature comme dans l’émission Et Dieu créa Laflaque?

Ça m’a tellement fait de peine! D’abord, parce que c’est dessiné par un collègue de La Presse et deuxièmement parce que les patrons de La Presse de l’époque ont donné leur accord! Ce que je n’ai pas aimé c’est qu’ils ont permis que mon collègue me caricature et m’attaque d’une certaine façon. Il faut dire que je n’ai jamais été une admiratrice du personnage de Gérard D.Laflaque. Honnêtement, je le trouvais épais et Serge Chapleau ne me l’a jamais pardonné! J’ai vraiment trouvé ça effrayant. Surtout qu’à cette époque, j’étais malade, déprimée et je n’allais pas bien du tout. Je ne le prends toujours pas aujourd’hui et je ne trouve vraiment pas ça drôle. Heureusement, les gens qui me connaissent et ceux que je rencontre dans la rue, ont complètement dissocié le personnage de moi. Ils ne me méprisent pas à cause de ça. Mais bon, je ne peux rien faire, alors je dois vivre avec! Pour citer un grand homme d’affaires québécois, Pierre Péladeau, « tout le monde a trouvé ça drôle sauf moi!».

En terminant, je désire remercier sincèrement Louise Cousineau d’avoir accepté cette entrevue. Merci pour votre gentillesse, votre patience et surtout votre grande présence à mes côtés et dans ma vie. Merci de me conseiller et de me donner le courage de foncer! Si je réussis tout au long de ma carrière à conserver mon intégrité comme vous avez su le faire, je pourrais aussi dire dans 40 ans mission accomplie!

mardi 3 novembre 2009

Entrevue avec Patrick Norman


Qui a dit que cinquantaine ou soixantaine
rime avec retraite? Bien que la
plupart des citoyens et citoyennes la prenne
lorsqu’ils sont dans ces tranches d’âges,
certains font exception à la règle. Prenez
par exemple, Michel Louvain, Jean-Pierre
Ferland, Ginette Reno, Jean Lapointe ou
encore certains hommes politiques, qui à
leur manière, marquent le monde. Le
chanteur Patrick Norman s’inscrit dans la
catégorie de gens pour qui le mot retraite
n’a aucune signification! Après 40 ans de
métier, 27 albums personnels et un DVD, le
chanteur possède encore la passion de son
métier et souhaite par-dessous tout de
continuer à toucher les gens et à entrer
dans leur quotidien. Rencontre avec un
homme simple, attachant, talentueux et
qui n’a aucunement l’intention de remiser
son micro au placard!

MCP- Vous cumulez à ce jour, plus de
40 ans de métier qui se résument à 27
albums, et ce, sans compter les projets
spéciaux auxquels vous avez collaboré. La
majorité de ces albums sont composés de
chansons originales. Comment faites-vous
pour vous renouveler de chansons en
chansons et d’albums en albums?

PN- C’est drôle parce que c’est exactement
la question que je me suis posée avant de
réaliser mon plus récent album qui
s’intitule Comment le dire. J’était conscient
que lorsqu’on écrit beaucoup de
chanson, on dit très souvent « je t’aime ».
On parle toujours de la même chose,
les thèmes changent, mais on aborde toujours
les mêmes sujets : l’amour, les
émotions,etc. Ce n’est pas facile, on a
l’impression de se répéter constamment. Je
me suis demandé « comment je pouvais
encore dire je t’aime pour que ça sonne
comme si c’était la 1ere fois que je le
disais?». On le dit tellement de différentes
façons, qu’on cherche toujours de
nouvelles façons de le verbaliser ! Alors,
c’est de là que part mon album Comment le
dire! Le fil conducteur de cet album-là, je
dirais que c’est la quête d’un monde
meilleur. Je parle de choses qui sont très
personnelles et importantes pour moi. Il y
a aussi beaucoup de vécu évidemment sur
ce disque-là , car j’ai célébrer mon 63e
anniversaire, le 10 septembre dernier.
D’ailleurs, ma femme, qui a été la première
à entendre le produit final, m’a dit que
c’était l’oeuvre qui me représentait le
mieux. Plusieurs chansons sont autobiographiques
comme J’ai le temps de
pleurer, qui est assez triste, car j’aborde la
mort de mon père et je parle de mon
impuissance face à la misère et à la
souffrance humaine. Toutefois, il y a aussi
beaucoup de bonheur et plein d’amour
également sur cet album-là.

MCP- Au début de votre carrière, vous étiez
d’abord reconnu comme un chanteur
country, puis au fil des années (et des
albums), votre style a évolué pour se
diriger vers celui que vous adoptez
actuellement soit un peu plus populaire.
Qu’est-ce qui a motivé cette transition?

PN - J’ai commencé comme chanteur
de charme de style crooner. Mon
premier succès est arrivé en 1973
avec Mon coeur est à toi et ensuite
j’ai interprété la chanson thème
du film Papillon en 1974-1975
qui fût enregistrée en français,
en anglais en espagnol. Cette
chanson-là a fait le tour du
monde à l’époque. J’ai fait un
hit dans le disco avec Lets try
once again .Tout de suite après,
j’ai participé à une émission avec
Renée Martel, qui s’appelait d’ailleurs
Patrick et Renée et c’est à ce
moment-là que je suis tombé dans le
country. Les gens me perçoivent peut-être
comme un chanteur country, oui, mais je
ne fais pas que ça. Je fais aussi plein d’autre
chose et dans ma tête, je n’ai jamais fait
d’album country sauf Hommage à Kenny
Rodgers. Pour moi, je chante des chansons
tout simplement. Je sais que le country à
une grosse influence car j’ai grandi avec ça,
alors il y aura toujours un petit quelque
chose dans ce que je fais qui nous amènera
là, mais je pense que c’est un peu le cas de
tous les Nord-Américains. Le country, c’est
la musique qui nous représente vraiment,
que ce soit aux États-Unis ou ici Québec.
C’est certain que ce n’est pas une musique
qui arrive d’Asie ou d’Europe, mais directement
de nous! C’est ça le country.

MCP- Vous avez débuté votre carrière
musicale à l’âge de 8 ans, soit en 1954, en
participant à l’émission les découvertes de
Billy Monro à la radio montréalaise CKVL.
Depuis ce temps et tout au long de votre
carrière, la technologie a beaucoup évoluée
avec la venue des disques
compacts, l’Internet et les DVD entre
autres. Comment Patrick Norman a-t-il
réussi à apprivoiser ces nouveaux moyens
de communications?

PN - C’est vrai que les derniers vingt ans
ont été une explosion de technologie.
On n’utilise plus les mêmes méthodes d’enregistrements
aujourd’hui qu’on le faisait
autrefois. Quoi que moi j’y reviens avec
mes deux albums Plaisir de Noël et un sur
lequel je travaille actuellement. On revient
un peu à l’analogue pour aller chercher une
certaine chaleur. J’aime bien retrouver une
certaine texture sur mes albums, texture
qu’on ne retrouve malheureusement pas
dans le numérique. Je dirais que mon
adaptation à ces nouvelles technologies
s’est fait petit à petit. J’ai été exposé à cela
au fur et à la mesure que ça se présentait,
donc je n’ai pas eu à apprendre ça tout d’un
coup. L’apprentissage s’est bien déroulé et
ça fait déjà une bonne quinzaine d’années
que je me suis acheté des enregistreuses
numériques et que je m’en sers quotidiennement
à la maison.

MCP- En plus de vos albums musicaux,
vous avez aussi lancé votre DVD intitulé Tu
peux frapper à ma porte le 30 janvier 2007,
qui depuis a d’ailleurs été consacré double
platine. Premièrement, quelle a été votre
réaction lorsqu’on vous a parlé du projet et
deuxièmement est-ce que l’ambiance du
spectacle dans lequel la captation DVD
a été réalisée était différente des autres
spectacles que vous avez donné par la suite?

PN - Premièrement, c’est moi qui aie
décidé de produire le DVD et par
conséquent, je suis mon propre producteur!
Deuxièmement, la soirée de captation
a été magique! Je n’ai jamais répété ce
spectacle-là par la suite, ça été vraiment un
moment unique que l’on a immortalisé sur
DVD . On avait invité pour la captation du
spectacle quelques centaines de personnes
par le biais de mon site Internet à venir
nous rejoindre au Théâtre de la ville à
Longueuil. On les a reçu avec un repas, une
bouteille de vin, bref on a crée un bel
atmosphère. Ces gens-là étaient nos invités
et j’ai monté un spectacle spécial pour cette
soirée-là à partir des chansons qui me sont
le plus demandées! Je n’ai fait que ces
chansons-là, mêmes que je n’ai pas eu le
temps de toutes les faire. C’est d’ailleurs la
raison pour laquelle on retrouve des à côtés
sur le DVD, où je fais une demi-heure de
demande spéciale assis sur un tabouret
dans la foule et où j’interprète les succès
qu’elle souhaite. J’avais même amené 23 ou
25 guitares qu’on avait installées partout
dans les décors en arrière. Il y a aussi
l’instant où je chante avec mes deux filles,
une chanson de Cat Stevens, Father and
Son. Je chante aussi avec ma famille,
mes filles, ma soeur, mes frères et
ma maman une chanson que j’ai
interprétée aux funérailles de
mon père, un grand succès de
John Denver, Back home
again. Sur le DVD, on visite
également l’usine des guitares
Boucher, guitares québécoises
que j’utilise toujours. Ce sont
des guitares extraordinaires.
On voit donc comment elles
sont fabriquées et par la suite
j’ai un entretien avec Robert
Laurin, le fameux policier qui a composé
Quand on est en amour, Elle s’en va et
plusieurs autres de mes succès. Bref, c’est
vraiment un intournable à posséder
absolument!

MCP - Au début des années 1980, vous avez
enregistré un album hommage à Kenny
Rodgers. Quelle influence ce grand
chanteur a-t-il eu sur votre carrière?

PN - Kenny Rodger a a été pour moi une
influence parmi tant d’autres. Il y a eu pas
mal l’influence de tout le monde, mais
Kenny Rodgers était la vedette des années
1980, fin 70 et moi j’avais plusieurs de ces
albums chez nous et je l’aimais beaucoup.
J’aimais aussi les musiciens qui travaillaient
avec lui. L’album hommage a marqué
le début de ma «nouvelle carrière». En
effet, quand j’ai réalisé cet album-là, je
me relevais d’une faillite, je crevais
littéralement de faim et j’ai vendu la
maison que je possédais sur la Rive-Sud et
avec le 15 000$ que j’en ai tiré, j’ai produit
l’album hommage à Kenny Rodgers. Çe
projet-là m’a donc permis de garder la tête
hors de l’eau, parce que je me relevais d’un
divorce, d’une faillite et de toute sorte de
choses. C’était une période très noire dans
ma vie et mes parents sont venus me porter
à manger dans ce temps-là. Kenny Rodgers
me rappelle un peu cette période-là, mais
pas dans le sens négatif, mais dans celui où
je crois profondément qu’il fallait que je
passe par là dans ma vie. Ça a déclenché un
peu mon processus d’écriture. Je n’écrivais
rien avant ça, j’interprétais seulement la
musique et les chansons des autres,
mais avec ce « down-là», j’avais besoin d’extérioriser
des choses et c’est là que j’ai
commencé à adapter en français les
chansons qui me touchaient et qui venaient
me chercher. Ça a donc été bénéfique pour
moi de vivre ces boulversements-là au bout
du compte!

MCP - Vous avez 63 ans et il y a quelques
mois, vous avez été contraint d’arrêter
vos activités professionnelles après avoir
vécu un burn-out. Heureusement, pour
le plus grand plaisir de vos admirateurs,
vous êtes aujourd’hui de retour en
grande forme. Comment avez-vous
repris le dessus sur cette maladie qui
touche chaque année plusieurs dizaines
de québécois(e) s ?

PN - C’est comme reprendre le dessus
sur une grippe, un moment donné tu
guéris. Tu te sens bien, tu te sens mieux
et on reprend nos affaires. J’étais fatigué
tout simplement.

MCP - Il faut voir une certaine discipline
de vie pour faire partie du domaine artistique.
Les horaires astreignants souvent
composés de « sound check», d’entrevues
et de spectacles sont très exigeants.
Avez-vous développé certaines habitudes
avez les années pour garder la cadence?

PN - Je mène une bonne vie, je ne fais pas
d’abus dans rien. Je ne fais pas de vocalise
et d’exercices vocaux , mais je suis actif
physiquement. Je vais marcher autant
que je le peux, je fais de la raquette l’hiver,
du ski de fond et du vélo pendant l’été.
J’essaie d’être le plus actif possible, mais
je n’en fais pas une discipline, une routine
et une obligation. Je ne focusse pas
toujours là-dessus non plus.

MCP - Vous comptez à la grande du
Québec et même ailleurs dans le monde
de nombreux fans. Au cours de votre carrière,
vous avez touché les gens grâce à
plusieurs de vos succès comme Quand
on est en amour, Elle s’en va, La Guitare
de Jérémie, etc. Plusieurs artistes ont
repris quelques-uns de vos succès.
Qu’est-ce que cela vous fait de savoir que
certaines de vos chansons connaissent
un second souffle et touchent de nouvelles
générations?

PN - C’est plaisant, c’est certain. C’est
flatteur, mais surtout de savoir qu’on
peut toucher encore les gens après 40 ans
de métier, c’est un grand privilège de
vivre ça. Ça me rappelle que je n’ai pas
seulement eu une carrière de deux, trois
ou quatre ans où j’ai été oublié après, au
contraire. Je n’ai pas été un feu de paille
et ça me rend fier. Après 40 ans je réalise
que je fais partie des familles, je suis dans
les événements importants : mariage,
baptême, funérailles et les anniversaires
de mariage . Il y a plusieurs de mes chansons
qui sont entrées dans le quotidien
des gens et ça c’est la plus belle des
récompenses. Le plus beau compliment
qu’on puisse me faire, c’est que j’ai
redonné le goût de jouer de la guitare à
quelqu’un qui n’avait pas touché à son
instrument depuis 5 ou 10 ans! Quand on
me dit ça, je me dis: mission accomplie!
Je suis content de constater qu’il y a une
petite place pour moi dans le coeur des
gens, des jeunes adultes qui me disent
que je fais partie de leurs souvenirs d’enfance
et que je ferai partie de ceux de
leurs enfants!

MCP - En terminant, pour certaines personnes
le mot retraite ne fait pas partie
de leur vocabulaire. Faites-vous partie de
ces personnes?

PN - Absolument. D’ailleurs, comment
ça s’écrit ce mot-là? Non, pour moi prendre
ma retraite signifie arrêter de chanter
et de jouer de la musique et c’est impensable.
C’est comme décider qu’à partir de
telle date, j’arrête d’être heureux, c’est
impossible! Je veux le faire tant que je
vais le pouvoir et que ma santé va me le
permettre. Je ne me vois pas faire autre
chose de toute façon!

MCP - Après 40 ans de carrière et plus de
27 albums, que peut-on souhaiter à
Patrick Norman?

PN - On peut me souhaiter pleins de
choses mais peut-être de continuer
longtemps encore, de faire des albums. Je
me souhaite toujours que les gens s’intéressent
à ce que je fais parce que je suis
vraiment sincère dans cette démarche-là.
C’est un besoin pour moi, je dois chanter
et toucher les gens grâce à ma musique!

Pour obtenir plus de renseignements sur
ce chanteur inspirant, rendez-vous au
www.patricknorman.ca. En terminant, je
souhaite remercier chaleureusement
Patrick Norman pour sa grande gentillesse
et sa simplicité de même que son
gérant Daniel. A. Bélanger pour sa précieuse
collaboration. ■

lundi 21 septembre 2009

Entrevue avec Pierre Cossette!


Pour ma première entrevue de la
nouvelle section Arts, spectacles & culture,
je souhaitais débuter en grand et
je crois que j’ai réussie! Pourquoi? Parce
que j’ai réalisé une entrevue téléphonique
avec un campivallensien qui a
laissé et qui laisse encore aujourd’hui sa
marque à Hollywood ! Rencontre avec
un homme ordinaire au destin extra -
ordinaire: Pierre Cossette, l’homme
derrière les Grammys Awards, un gala
prestigieux diffusé aux États-Unis!

M.Cossette, la plupart des gens qui
vous connaissent ou vous rencontrent ignorent que
vous êtes originaire de Valleyfield?

Oui en effet. Je suis né à Salaberry-de-
Valleyfield, le 15 décembre 1923, et plus précisément
sur la rue Victoria. Notre maison se trouvait à
l’endroit exact où se situe actuellement le
Restaurant Club Touriste. Bien que je sois déménagé
à l’âge de cinq ans, j’ai toujours été profondément
attaché à Valleyfield et les environs. C’est
d’ailleurs la raison pour laquelle j’y reviens au
moins un mois au cours de l’été et ce depuis bien
des années. Je me suis acheté une maison à Saint-
Anicet et ironiquement, je vais souvent au Club
Touriste quand je suis dans la région!

Vous avez une carrière bien remplie, mais
pouvez-vous nous parlez des Grammys Awards qui
ont disons le marqué votre carrière?

C’est dans les années 1970, que j’ai acheté les
droits de la National Academy of Recording Arts and
Sciences et organisé la première édition de ce
prestigieux gala qui dure encore après toutes ces
années! Je suis le producteur depuis plus
de trente ans! Entre- temps CBS a acheté
les droits par la suite et déplacé la cérémonie
à Nashville aux États-Unis. Cette
année les Grammys si tiendront le 8 février
2009 et ils seront diffusés pour la
sixième année consécutive en direct du
Los Angeles' Staples Center. Aujourd’hui
les Grammys sont diffusés dans plus de
166 pays et les retombées économiques
de ce gala sont évaluées à 700 millions de
dollars.

Vous qui êtes le producteur d’un des
galas les plus important de l’industrie, avez-vous
déjà reçu un ou des prix ou des récompenses pour
vos accomplissements?

Oui, j’ai eu la chance et l’immense honneur de
voir mes efforts récompensés, il y a quelques années
alors que j’ai remporté deux prix importants. Il y a
presque 4 ans, donc en 2005, j’ai été intronisé au
Canada's Walk of Fame qui récompense et
reconnaît le talent des Canadiennes et Canadiens
qui ont marqué l’histoire et ce peu importe le
domaine auquel ils appartiennent! J’ai aussi reçu
une étoile sur le Hollywood Walk of Fame, le
célèbre boulevard dans la ville du même nom!
En terminant, je souhaite remercier sincèrement
M.Cossette pour son temps et sa grande patience! Il
est sans contredit la preuve que nos rêves peuvent
toujours devenir réalité même si on croit qu’ils sont
impossibles à réaliser! Ne vous découragez jamais et
foncez toujours vers les obstacles et c’est ainsi que
vous les vaincrez!

Entrevue avec Mark Vinet...gérant d'artistes!



Connaissez vous l’adage « derrière
chaque artiste se cache un gérant» ? Ce
mois-ci, je vous offre une entrevue avec
le gérant de 4 artistes importants du show
business québécois dont Sylvain Cossette et
André Watters. Mark Vinet, qui est à la fois
gérant d’artistes et avocat spécialisé dans le
domaine du showbizz démystifie cette profession
essentielle exécutée dans l’ombre.

1-)M.Vinet, quelles sont exactement les
tâches ou fonctions particulière d’un gérant
d’artiste ?

Tout d’abord, on peut comparer le rôle de
gérant d’artiste à un chef d’orchestre, à un
directeur général d’une équipe de hockey ou
de baseball ou à un quart arrière au football.
Le gérant n’exécute pas toutes les nombreuses
tâches que
comprend une carrière
artistique, mais
il supervise et coordonne
l’ensemble de
la carrière de l’artiste
ainsi que tous les
gens qui travaillent
et évoluent autour de
l’artiste. Le gérant a
des relations très
directes et personnelles
avec son
artiste et les chefs de
département, par
exemple, musical et
technique. En ce qui
concerne le côté
disque, le gérant est
l’intermédiaire entre
l’artiste et les différentes compagnies qui participent
au processus d’enre-gistrement afin de
s’assurer que les désirs de l’artiste sont respectés.
Le gérant est aussi celui qui engage les gens
qui travailleront avec l’artiste et il suggère à
celui-ci différentes compagnies avec lesquelles
il serait intéressant de collaborer. Il est primordial
de ne jamais oublier que le véritable patron
est l’artiste ! Sans lui, personne n’existe et
plusieurs personnes se retrouveraient au chômage!
Le gérant doit être au courant de tout,
tout, tout... des vêtements que l’artiste portera
sur scène jusqu’à l’ordre des chansons qu’il
interprétera !

2-)Combien d’heures consacrez-vous au métier
de gérant dans une semaine ?

Dans mon cas, je consacre environ 60% de
mon temps professionnel comme gérant et
40 % comme avocat spécialisé dans le
domaine du show business.. Plusieurs gérants
au Québec consacrent 100 % de leur temps à
leur profession et certains même entièrement à
un artiste. D’autres en gèrent 2 ou 3, alors que
certains ont leur propre agence avec employés.
Dans les années 90, j’ai eu ma
propre entreprise de gérance,
mais je l’ai vendue en 2000.
Depuis je travaille seul et j’engage
plusieurs pigistes pour m’aider
dans certaines tâches.

3-)Quelles sont les qualités
essentielles qu’une personne
doit posséder pour être un bon
gérant?

La première qualité essentielle
à posséder est le sens de l’écoute
de l’artiste. Par la suite, il est primordial
d’avoir la capacité de voir
les choses globalement. Il ne faut
pas seulement voir ce qu’on fait
demain, mais à long terme.
Troisièmement, il faut être
patient parce que certaines
choses prennent du temps accomplir. Quatrièmement, on doit être un bon
gestionnaire, et ce, peu importe ses études ou
sa formation. Finalement, il faut être très diplomatique
et être en mesure de faire de nombreux
compromis parce que le domaine du show business
est plus complexe que l’on pense!

4-)Quelles études sont nécessaires pour être
un gérant d’artistes ?

Ce n’est pas un domaine où on doit obtenir
une licence ou posséder un diplôme officiel.
Tout le monde peut s’improviser gérant
d’artistes. Il y a une grande variété d’agent
d’artistes dans le showbizz québécois qui ont
toutes sortes de diplômes. Par contre, posséder
certains diplômes spécifiques peuvent aider, par
exemple en droit, en comptabilité, en musique
et surtout en marketing. Il existe aussi 4 écoles
à Montréal qui enseignent divers métiers du
show business dont la gérance d’artistes. Il
existe aussi énormément de livres et de documentation
sur le sujet pour aider les gens
àdémystifier la profession. Une carrière
d’artiste est une pme en soit, puisque
plusieurs personnes s’y rattachent.

En terminant, je voudrais remercier
sincèrement Mark Vinet pour sa gentillesse et
sa patience!

Entrevue avec Rachid Badoury!

Ce mois-ci, je vous propose une entrevue
avec un québécois de naissance d’origine
berbère qui a su conquérir le coeur des québécois
et surtout des québécoises par son charme
et sa simplicité! De passage à Valleyfield dans
le cadre de son premier one man show intitulé
Arrête ton cinéma, il a accepté de m’accorder
cette entrevue de 7 minutes top chrono durant
l’entracte de son spectacle! Généreux vous
dites, et comment!Rencontre avec le seul
humoriste du Québec qui a été agent de bord :
Rachid Badoury !

MCP-Il y a énormément d’humoristes au Québec,
qu’est-ce qui vous distingue des autres?

J’ai appris beaucoup de tous les humoristes
qu’on retrouve au Québec. J’ai écouté les conseils
de beaucoup de grands humoristes qui me
disaient de trouver mon propre style, et ce propre
style là, je l’ai trouvé! Je crois que ce qui me
distingue en ce moment des autres humoristes
Québécois, c’est que je suis très très physique
sur scène. Deuxièmement, mon parcours différent
me permet de me démarquer des autres,
je suis pas mal le seul humoriste au Québec a
avoir été agent de bord pendant quelques
années! Ce qui me distingue encore plus ce sont
mes origines aussi. Dans le spectacle, je parle de
mon parcours ethnique, je prends beaucoup
d’accents différents quand je fais des personnages,
alors je pense que c’est ce qui fait
différent! Je crois que chaque humoriste a son
style au Québec et que tous ceux qui se démarquent
le font parce qu’ils ont style bien à eux!

MCP-Quand vous avez décidé de faire de l’humour de
façon professionnelle, aviez-vous peur d’être
rejeté à cause de vos origines arabes?

Non, non, j’avais peur de me faire rejeter
parce que j’allais tout simplement être plate!
C’est tout! C’est la peur de tous humoristes qui
monte en nous quand on est artiste, qui
fait qu’on manque de confiance quand on
embarque sur scène! On a peur que les gens ne
rient pas ou trouve pas ça drôle! Je suis allé en
France dimanche dernier pour visiter les
théâtres et je me suis retrouvé dans un théâtre
où j’ai reconnu un humoriste français que
j’avais rencontré l’été dernier lors d’un gala
Juste pour rire . Il m’a invité sur scène cinq
minutes, j’étais terrifié! Pourtant, j’avais rodé
ce spectacle là plusieurs fois, mais j’étais dans
un nouveau pays avec un nouveau public et
nouvelle mentalité. J’ai pas dormi cette nuit là,
j’avais peur parce que je sais que je devrai tout
recommencer à zéro en France. Mais il faut
croire en son destin et en ses capacités et foncer
la tête haute!

MCP-Je sais que votre père est une grande source
d’inspiration, mais quelles sont les autres
choses ou personnes qui vous inspirent au
moment d’écrire des blagues?

Tout d’abord, je dois dire qu’un premier
spectacle est plus facile à écrire. C’est plus difficile,
parce que tu n’as pas d’expérience au
niveau de l’écriture donc tu dois t’entourer
d’une belle équipe, mais c’est plus facile de sortir
tout ce qu’on a à l’intérieur. Tu dois parler de
toi parce que le public québécois veut savoir
c’est qui Rachid Badoury, sur quoi il tripe, ce
qu’il a fait dans sa vie, etc. Pour trouver des
sujets tu fais un peu la technique soleil en
écrivant les thèmes importants et les soussujets
en rapport avec celui-ci, par exemple des
anecdotes, des histoires drôles et ensuite les
scripteurs viennent se joindrent à toi et ils commencent
à déformer ça un peu de la réalité et ils
tournent ça en «punch», en blague. Tu parles
de tes passions, tes rêves, tes envies! C’est
comme un CV, c’est aussi facile que d’en écrire
un!!!

MCP-Vous avez fait des publicités à la télévision et de
la radio, est-ce qu’éventuellement vous
aimeriez peut-être délaisser l’humour au profit
d’une carrière télévisuelle ou radiophonique?

La radio non, la télé oui. Mais je ne laisserais
pas l’humour, ça jamais!Pour n’importe quoi
que je fasse! La radio, j’ai aimé mais ce n’est pas
quelque chose que je me vois faire dans le futur.
Par contre, je me vois et je travaille pour qu’une
carrière cinématographique se rajoute à ma
carrière d’humoriste, sans jamais délaisser l’humour.
Je vais peut-être ralentir mon rythme
pour ne pas m’engager dans pleins de projets en
même temps, ralentir la tournée, mais jamais
arrêter. Si on doit écrire un 2e show ou l’exporter
en France, je vais le faire, j’arrêterai
jamais de faire de la scène, c’est ma drogue!!!

MCP-Vous avez reçu la semaine dernière un billet
platine car vous avez vendu 200 000 billets de
votre spectacle Arrête ton cinéma! , comment
vous faites pour rester simple, accessible et
sympathique malgré tout ?

J’ai des bons amis, j’ai des bons parents, je
pense que ça vient de l’éducation ça aussi, mais
j’ai surtout des bons amis, un bon entourage,
un bon gérant qui ne font pas juste se tenir avec
toi pour la notoriété que cela leur apporte. Tout
ceux qui font partie de mon entourage, de ma
vie sont comme une petite famille et ce sont
tous des gens qui ont été mis sur ma route par
le destin et qui sont comme moi, c’est-à-dire
qui ont un besoin de toujours rester soi-même.
Ça prend juste peut-être une personne ou deux
dans l’entourage qui peuvent t’influencer négativement,
mais si tu regardes tout mon
entourage jusqu’à mes parents, mes amis, mes
associés et tous ceux qui font partie de la vie de
Rachid Badoury et dont Rachid Badoury fait
partie de leur vie, c’est tous des gens qui ont
comme mission de toujours rester vrai et de
toujours se souvenir de leurs origines et d’où ils
viennent et de la façon dont ils ont commencé!

En terminant, je souhaite remercier sincèrement
Rachid Badoury pour sa générosité et sa
gentillesse ainsi que toute son équipe qui m’a
accueillie chaleureusement lors de notre entrevue
du 20 février dernier. ■